Open Innovation, une réponse aux challenges de l'entreprise, par le Cigref

Le Cigref vient de publier un rapport sur l’open innovation qui pose la DSI en catalyseur de l'innovation. Le document livre des recommandations pour assurer le succès d’une collaboration avec les écosystèmes d’innovation.

 

« Les grandes entreprises n'ont pas d'autres choix que de se réinventer. Seuls on ne peut rien. Nous devons repenser nos organisations pour les rendre plus agiles, plus collaboratives et aussi plus ouvertes à la  coopération avec notre écosystème de partenaires, notamment les startups. Nos partenaires peuvent nous aider à évoluer en apportant une culture et des pratiques plus agiles. »

C’est par ces mots que Pascal Buffard, PDG d'Axa Technology Services et vice-président du Cigref, a conclu le colloque sur l’open innovation organisé par l’association et au cours de laquelle elle a présenté son rapport d’études Open Innovation, une réponse aux challenges de l’entreprise.

L’innovation ouverte, que le Cigref définit comme une forme « d’innovation collaborative » consiste à ouvrir le processus d’innovation à de nouveaux partenaires qui pourront être internes à l’entreprise et aussi et surtout externes : fournisseurs, startups, universités, clients, voire concurrents. 

La DSI, un catalyseur de l’innovation ouverte

Pour Emmanuel Gaudin, DSI de Lagardère, qui a piloté l’élaboration du rapport, la DSI est « bien placée pour catalyser l'innovation ouverte ». Elle est habituée à travailler avec tous les métiers de l’entreprise et avec des partenaires techniques. Elle est rompue aux démarches projet et notamment aux démarches agiles. Enfin, elle maîtrise les technologies qui permettent la mise en œuvre des nouveaux usages innovants.

Elle peut donc s’appuyer sur cette légitimité pour contribuer à la stratégie d’open innovation de l’entreprise : en facilitant la collaboration avec les écosystèmes (mise en place d’outils collaboratifs adaptés, par exemple) ; et, dans le domaine du numérique par l’identification des partenaires susceptibles d’apporter de la valeur à l’entreprise (actions de veille, mise en relation avec l’écosystème d’innovation, organisation de compétitions de startups, etc.).

Gemalto, par exemple, s’est rapproché de la startup Dataiku qui propose une plateforme d’analyse prédictive de données. Le projet a consisté à développer un POC pour faire de la maintenance prédictive de l’outil de production de l’industriel. Les résultats sont patents : la solution prédit de manière plus précise les risques de défaillance que les méthodes actuelles et elle fournit plus rapidement les facteurs de panne les plus impactants. Au-delà des résultats techniques, le projet et la collaboration ont permis de sensibiliser les équipes industrielles à la culture de la donnée, base indispensable dans une perspective d’industrie du futur.  

Parfois, les collaborations répondent aux besoins propres des DSI. C’est le cas de LVMH avec Cybelangel et de Société Générale avec Bufferzone Security. A travers leurs témoignages, ces deux exemples ont confirmé à quel point une DSI, en travaillant avec une startup, peut gagner en agilité et répondre plus efficacement à ses défis de cybersécurité et de protection du SI.

Cela étant, la complexité et le caractère mouvant de l’écosystème d’innovation compliquent la démarche d’open innovation, souligne le rapport :  « Pour les grandes entreprises, ETI et investisseurs, il devient de plus en plus difficile d’identifier les startups les plus prometteuses, de mesurer leur potentiel de croissance et d’évaluer le risque inhérent à toute décision engageante vis-à-vis de ces jeunes entreprises innovantes. » 

Veiller au rapport au temps, à rester agiles et à instaurer la confiance

Dans tous les cas, pour réussir pleinement, la collaboration entre grands groupes et startups nécessite quelques points de vigilance. Premièrement, il faut prendre conscience que le rapport au temps est différent dans une startup et dans un grand groupe. « Il faut accepter d’apprendre en marchant et de ne pas tout définir à 100 % avant », souligne Mylène Jarossay, Chief Information Security Officer, chez LVMH.  

Ensuite, l’équipe en charge du projet doit être agile : « Nous avons mis en  place une équipe en mode agile pour effectuer les tests plus rapidement. Pour la partie contractuelle, nous avons travaillé avec les acheteurs pour permettre de collaborer avec les startups avec un risque mesuré », explique Wilfried Lauber, en charge des programmes de sécurité chez Société Générale.

Nouer une relation de confiance de part et d’autre est un autre facteur clé de succès. « Il faut trouver les moyens de créer un partenariat win win », note Wilfried Lauber.  «  Réunir les bonnes compétences aide à créer la confiance des deux côtés », ajoute Philippe Fauré, VP Stratégie numérique chez Gemalto.

Flora Coppolani, du Hub Startup chez BPI France, insiste, de son côté, sur la nécessité de décloisonner l’organisation pour gagner en agilité, de présenter un unique point de contact à la startup et, surtout, de placer le POC dans une perspective d’industrialisation pour faciliter le passage à l’échelle.   

Là encore, le rôle de la DSI est déterminant car c’est bien à elle que reviendra l’industrialisation, phase qu’elle doit donc anticiper aussitôt que possible en veillant à la conformité des choix d’architecture technique et de sécurité.  

 

Pour en savoir plus, télécharger le rapport Open Innovation, une réponse aux challenges de l'entreprise

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09/10/2017