L'intelligence artificielle, omniprésente à MS Experiences 2017

L’IA n’a pas vocation à remplacer l’homme, mais à l’aider à réaliser ses ambitions les plus audacieuses. C’est, en substance, la conviction que Microsoft s'est forgée sur le sujet et qu’elle s’est efforcée de partager 2 jours durant.

 

Microsoft en est convaincu : l'IA va transformer toutes nos activités, mais pour le mieux. Au travers d’exemples et d’illustrations concrètes, la firme de Redmond s'est attachée à montrer au cours de ces deux journées de MS Experiences (3-4 octobre, au Palais des Congrès, à Paris) comment l’IA peut aider à former, à recruter, à mieux connaître ses clients et aussi quelle contribution ces technologies peuvent apporter face aux grands défis de notre époque comme la santé, l’efficacité énergétique ou la protection de l’environnement.

Les exemples présentés mettaient en œuvre les propres technologies de Microsoft (Azure Machine Mearning, Cognitive services, Cortana suite) et aussi celles de son écosystème de partenaires et de startups. Parmi les jeunes pousses visibles lors de l’événement : meetscribe.io (service en ligne de retranscription de réunions), DCBrain (outil d’optimisation de réseau de fluides), Diota (réalité augmentée pour l’industrie), Smartly.ai (boîte à outils pour développer des bots conversationnels), Craft.AI (un ensemble d’API pour l’analyse de données disponible en ligne).

Trois axes de recherche : reconnaissance d'images, reconnaissance vocale, langage naturel 

Invité remarqué, Harry Shum, Executive VP de Microsoft Artificial Intelligence and Research Group a, quant à lui, commencé par rappeler que l’IA chez Microsoft ce sont quelque 8 000 ingénieurs et chercheurs dédiés à cette discipline. C’est dire l’importance que Microsoft accorde au sujet. Il a fait état des progrès récents des technologies Microsoft, en matière de reconnaissance vocale conversationnelle (le taux d’erreurs des systèmes Microsoft a été abaissé à 5,1 %, soit le niveau d’un transcripteur), de traitement du langage naturel (le système de traduction automatique peut traduire une douzaine de langues à l'oral et 60 à l'écrit), et de reconnaissance d’images (grâce au réseau de neurones Resnet qui compte 250 couches). qui sont les trois principaux axes de recherche de l’éditeur. 

Il a insisté sur la volonté de Microsoft d’infuser de l’IA dans tous les outils courants que propose l’éditeur, dans une optique d’amélioration de l’expérience de l’utilisateur et de généralisation à moyen terme de l’usage de ces technologies. De fait, la traduction automatique devient désormais une extension de Powerpoint et Bing, dans sa toute nouvelle version dédiée à l’entreprise, indexe les sources internes de l’entreprise et sait catégoriser un résultat de recherche de manière intelligente.

Harry Shum a enfin rappelé qu'en parallèle de ces avancées en IA, Microsoft investit dans des projets de recherche à plus long terme comme l’ordinateur quantique topologique et qu'un langage de programmation dédié à ce type d’ordinateur encore dans les labos est désormais disponible.

12 % des entreprises ont des POC ou des solutions d'IA opérationnelles

Mais au-delà de ces démonstrations, où en sont vraiment les entreprises dans leur adoption de l’IA ? Une étude d’IDC commandée par Microsoft et dont les résultats ont été révélés à l’occasion de l’événement*, confirme la « maturité naissante » des entreprises sur le sujet.

-          12 % des entreprises interrogées ont un POC ou une solution d’IA opérationnelle.

-          22 % prévoient de se lancer d’ici à un ou deux ans

-          43 % en sont encore au stade de la réflexion ou de la compréhension du sujet

-          Et un peu plus de 20% d’entreprises restent indifférentes aux sirènes de l’IA.

Le niveau de connaissance du sujet progresse, puisque 35 % des personnes interrogées affirment avoir une bonne connaissance du sujet et 43 % une connaissance moyenne.  Et quand on pense IA, on pense en premier lieu à la robotique, aux systèmes cognitifs (reconnaissance de la parole, d’image, etc.) ainsi qu’aux systèmes d’analyse de données avancés.

Aujourd’hui le DSI reste le principal moteur des projets d’IA. Demain, les décisionnaires seront non seulement les DSI mais aussi les DG et les Chief Digital Officer.

Les secteurs les plus sensibilisés :

-          la finance, pour l’évaluation des risques,

-          l’industrie, pour digitaliser les lignes de production et la robotique,

-          la santé, pour le suivi des patients.

Au sein de l’entreprise, on envisage d’utiliser l’IA avec l’objectif de mieux recruter, d’optimiser des campagnes marketing, de développer des services de recommandations et de personnalisation et d’identifier plus finement les prospects.

Cyril Vart, de FaberNovel qui participait à la présentation de l’étude souligne que réfléchir à des projets très ambitieux n’est pas nécessairement la bonne approche. Selon lui, les bénéfices de l’IA peuvent apparaître très vite sur des projets de petite ampleur qui visent à résoudre des problèmes spécifiques ou optimiser des processus.  

 

* L’étude a été menée auprès de 150 personnes (profils : DSI, managers IT, directions métiers) évoluant dans  des entreprises de 500 salariés et plus de tous les secteurs.

06/10/2017