La fonction SI face au défi du numérique, selon le Cigref

Philippe Lemoine, chargé par le gouvernement de préparer la transformation numérique de l'économie française, a fait appel au Cigref pour réfléchir à l'évolution de la fonction SI en vue de relever le défi numérique. 

Dans le cadre de sa mission sur la transformation numérique de l'économie française, Philippe Lemoine, président de LaSer et président de la Fondation Internet nouvelle génération (FING), a fait appel au Cigref, le club informatique des grandes entreprises françaises. Ce dernier conduit depuis 2010 une mission pour « promouvoir la culture numérique comme source d’innovation et de performance ».

Une séance de travail a été organisée en juillet sur les pistes d'évolution de la fonction SI qui faciliteront la transformation numérique des entreprises et, par là-même, celle de l'économie française. Des DSI, comme des représentants des directions métier, ont participé à cette réunion. Quatre axes de réflexion ont été dégagés :

  • L'agilité de la DSI

Ce thème est désormais récurrent au sein des DSI. Il souligne la difficulté de ces dernières à changer leur organisation et méthodes de travail pour s'adapter aux nouvelles attentes des métiers et notamment des directions marketing. Le numérique requiert de « mettre au même endroit la technologie, le marketing et le design », de raccourcir la durée des cycles projet et de favoriser l'expérimentation.

Les DSI doivent donc envisager des processus projet spécifiques aux applications front office et proches du client en parallèle des processus projet traditionnels. Elles doivent aussi recruter des profils numériques qui portent en eux les deux cultures, numérique et marketing. 

  • La prise de conscience des dirigeants

Les dirigeants des grandes entreprises françaises s'avèrent, pour la plupart, des néophytes en matière de numérique. Leur manque de vision stratégique dans ce domaine est un risque. Il devient donc crucial qu'ils s'entourent de compétences dans ces domaines capables de les sensibiliser et de les éduquer. Ce point remet le sujet de la place du CIO au Comex au centre du débat...

Le groupe de travail a également souligné la nécessité d' « adopter un discours positif sur le niveau de la France en matière de numérique (qualité des formations, qualité des ingénieurs, etc.) ». 

  • Les ressources humaines

Les ressources humaines sont (comme souvent) le nerf de la guerre. Mais celles dont on parle - pluridisciplinaires et transversales - se font rares... Il est donc nécessaire, recommande le groupe de travail, de favoriser le développement de parcours pluridisciplinaires et variés (y compris provenant de l'extérieur). Et aussi de « réintégrer des fonctions clés qui requièrent un savoir-faire numérique ».

  • Le défi de l'ouverture et de la gestion des données

Dans le monde numérique, la prise de conscience par l'entreprise de l'importance de ses données est cruciale car ces dernières vont lui permettre l'invention de nouveaux services, voire de nouveaux modèles de business. L'innovation passera sans doute aussi par l'ouverture de ce données à des tiers.

Les DSI peuvent légitimement prétendre à devenir les maîtres des données : capitaliser, gérer et sécuriser les données est leur métier. A elles de sensibiliser en interne sur les risques autour des données et d'encourager aussi la transversalité qui favorisera l'agilité.

Plusieurs propositions ont été faites, par ailleurs, notamment celle d'« alléger les contraintes qui pèsent sur les entreprises des marchés régulés (exemple énergie) notamment au niveau européen pour leur permettre de faire usage des données qu’elles produisent » et celle de « créer une identité numérique pour les individus ». 

 

En savoir plus : les conclusions de l'atelier de travail du Cigref et de Philippe Lemoine

 

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04/09/2014