7 règles d’or pour une transformation rapide, globale, et durable

Plusieurs publications récentes soulignent l’urgence pour les entreprises à accomplir leur mutation numérique. Le rapport Philippe Lemoine, en particulier, édicte les 7 règles d'or de la grammaire numérique pour l'entreprise.  

L’impact du numérique sur les modes de consommation, les modèles d’affaires, les compétences ou encore la productivité, couplé à celui de la globalisation est tel qu’il y a urgence pour les entreprises à accomplir leur mutation numérique. « Selon les secteurs, entre 10 et 40 % de leur résultat opérationnel pourraient être menacés, du fait de l’intensification de la concurrence », peut-on lire dans un rapport récent du cabinet McKinsey France intitulé « Accélérer la mutation numérique des entreprises - 2014».  « Le risque de disparaître, pour une entreprise, n’a jamais été aussi présent », insiste de son côté le Cigref, le réseau des grandes entreprises françaises, dans son document « Entreprises 2020 à l’ère du numérique, enjeux et défis ».

 

Le numérique : des risques mais aussi des opportunités de croissance et de compétitivité

 

Dans le même temps, « ces risques sont contrebalancés par des opportunités de croissance et de rentabilité qui, si les entreprises les saisissent, pourraient améliorer leur résultat opérationnel de 20 à 50 % », poursuivent les analystes de McKinsey. Le numérique présente, en effet, une chance inédite pour l’entreprise de se moderniser et d’accroître sa compétitivité, grâce au potentiel que représentent ces technologies, en matière d’innovation, notamment.

 

Face à un tel enjeu, comment dès lors accélérer sa transformation ? Cela, alors que les rigidités organisationnelles et l’absence de compétences numériques apparaissent comme les premiers freins au déploiement d’une stratégie numérique d’entreprise (selon une enquête menée par McKinsey auprès de 500 entreprises françaises dans le cadre de son analyse).

 

Philippe Lemoine (ex-PDG de Laser et président de la Fondation Internet nouvelle génération) apporte une réponse dans le rapport de conclusion de sa mission gouvernementale sur la transformation de l’économie française (rapport remis au gouvernement début novembre). Pour lui, il s’agit d’adopter une nouvelle grammaire, celle du numérique : « Le numérique obéit à une grammaire. C’est celle de l’efficacité de notre temps. Il faut apprendre cette grammaire et s’y adapter », explique-t-il. Et de proposer 7 règles à appliquer, en veillant à « ne pas sous-estimer le défi que constitue la conversion à cette philosophie d’action ».  

 

Les  7 règles d’or de la grammaire numérique (extraits du rapport Lemoine)

 

Règle n°1 : ériger l’expérience client en juge des stratégies numériques

Une entreprise qui veut réussir sa transformation numérique devra trouver un territoire d’innovation numérique avec comme horizon l’expérience de ses clients finaux, quitte à redéfinir son identité d’origine.

 

Règle n°2 : penser « transformation numérique globale » pour son entreprise

La transformation numérique doit s’inscrire dans un cadre cohérent, touchant aux trois piliers d’une organisation : l’expérience client, l’efficacité opérationnelle et le modèle économique. Un modèle de gouvernance dédié constitue un socle fondamental pour garantir cette cohérence et piloter la transformation.

 

Règle n°3 : adopter les méthodes d’innovation ouverte, et libérer les capacités financières pour l’innovation

Les innovations les plus marquantes viennent de l’extérieur de l’entreprise et l’innovation ouverte est de plus en plus reconnue comme un puissant levier de croissance. Une entreprise à l’ère du numérique doit se doter des moyens de détecter les signaux de nouveaux usages au plus tôt, en se connectant à un écosystème d’acteurs extérieurs.

 

Règle n°4 : miser sur l’agilité, la viralité et la vitesse d’exécution pour gagner la bataille des usages

Même à l’ère du numérique, le problème de fond des transformations reste celui du passage à l’échelle et de la mutation des processus et des métiers. Se méfier des grands projets : dorénavant il faut miser sur l’agilité des équipes, sur l’adoption « par le bas » des usages numériques et leur diffusion virale, et tout faire pour favoriser l’innovation ascendante et la capillarité.

 

Règle n°5 : développer l’énergie intergénérationnelle

La formation aux outils numériques et le développement de la culture numérique sont essentiels à la réussite d’une transformation numérique. Et, dans ce domaine, les jeunes générations ont quelque chose à apporter. Les leviers sont multiples : mentoring inversé, académie numérique, fertilisation croisée, immersion, etc.

 

Règle n°6 : reboo(s)ter ses SI, et faire de la donnée un bien commun de l’entreprise

  • Développer des services numériques à la manière de briques modulaires. Au niveau des systèmes : multiplier les API, gagner en interopérabilité et ne pas exclure l’open source. Au niveau des infrastructures : gagner en flexibilité et en mutualisation, distinguer les SI transactionnels interfacés avec les clients (SI front end) et les SI de gestion (SI back office) qui suivent des cycles de développement et de maintenance différents.
  • Démultiplier les compétences digitales au sein de l’entreprise, à tous les niveaux, dans tous les départements.
  • Les données sont devenues un actif majeur des entreprises. La maîtrise du processus de collecte, d’exploitation et d’analyse des données est un enjeu fort pour réussir la transformation numérique.  Les entreprises doivent donc créer les moyens de faciliter l’accès aux données pour toutes les fonctions de l’entreprise, et inciter à leur usage pour améliorer l’activité et innover.
  • L’Open Data, mouvement issu du secteur public, représente un formidable potentiel d’innovation et mérite d’être intégré aux stratégies d’innovation ouverte des entreprises.

 

Règle n° 7 : adopter les cultures start-ups et geeks (et leur bréviaire)

Adopter les pratiques managériales des startups, dont l’une est d’évoluer avec des contraintes serrées…

 

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09/12/2014